Au cours de sa carrière de plus de 30 ans, Pierre Vidaillac a vu l’industrie de l’asphalte évoluer de plus en plus vers l’automatisation pour améliorer son efficacité et sa fiabilité. Aujourd’hui, dit-il, « les exploitants d’usines d’asphaltes ne restent plus dans le noir lorsqu’il s’agit des solutions d’automatisation industrielle et la grande majorité d’entre eux ont déjà automatisé plusieurs de leur processus. »

« Nous sommes rendus à un point où il n’est plus possible de penser aux usines d’asphalte sans automatisation; nous sommes au-delà de cela », déclare Vidaillac, le PDG de MINDS Inc, un chef de file dans les systèmes avancés de contrôle de contrôle d’usines d’asphalte personnalisables. « Nous étions initialement à un niveau très bas, l’automatisation ne couvrait que les principales fonctions qui ne pouvaient pas être facilement exécutées par l’homme, mais maintenant l’automatisation touche tous les aspects de l'usine. »

Par contre, la demande pour l’automatisation ne s’arrête pas là, les exploitants d’usines peuvent bénéficier de plus d’avantages de celui-ci. Nous avons discuté avec Vidaillac pour en savoir plus sur l’avenir des usines d’asphalte et des autres technologies que cette automatisation pourrait permettre à l’industrie.

Présentement, l’automatisation est utilisée dans presque tous les secteurs de l’usine. Le système de contrôle et d’acquisition de données ("Supervisory Control and Data Acquisition", SCADA) améliore la qualité du mélange en gérant la qualité des composants et en automatisant les proportions du mélange, l’ajustement de la teneur en eau et la température du processus de production de l’enrobé. La technologie d’automatisation et les interfaces homme-machine (IHM) bien conçues contribuent à réduire l’erreur humaine et à diminuer le nombre de variables auxquelles les opérateurs doivent prêter attention, explique M. Vidaillac. Les automatismes contribuent également à prévenir les défaillances avant qu’elles ne se produisent, évitant ainsi les temps d’arrêts inutiles.

Bien que voir une usine complètement autonome puisse sembler tout droit sorti d’une œuvre de science-fiction, Vidaillac affirme que ce n’est pas hors de portée. Avec l’automatisation qui permet déjà de régler minutieusement le mélange, les brûleurs et l’échange de chaleur, d’optimiser la consommation d’énergie, de détecter les défauts et bien plus; une autonomie partielle pourrait voir le jour dans les prochaines années.

Certains logiciels existants pour les usines d’asphalte, tels que les systèmes de gestion DrumTronic et BatchTronic de MINDS, donnent un aperçu de ce à quoi cela pourrait ressembler. Les deux systèmes adoptent une approche holistique de l’automatisation des usines et offrent la possibilité d’un contrôle total de l’usine.

Cela aura des implications majeures pour les travailleurs de l’usine, qui ont déjà été éloignés des postes de travail les plus dangereux de l’usine, mais qui seront désormais encore moins impliqués dans ceux-ci. Toutefois, selon M. Vidaillac, l’objectif final de l’automatisation industrielle n’est certainement pas d’éliminer le besoin d’opérateurs humains et leur jugement.

« La situation idéale est de garder un bon opérateur expérimenté sur un système hautement automatisé », dit-il. « Parfois, malheureusement, les entreprises ne forment pas suffisamment leurs opérateurs parce qu’elles pensent que l’automatisation peut prendre le dessus, mais seulement jusqu’à un certain point. La formation de nouveaux opérateurs est toujours nécessaire. La fabrication de l’asphalte est principalement un processus physique et chimique qui dépend de nombreuses pièces mécaniques pour fonctionner. L’automatisation ne peut pas remplacer la maintenance. »

Selon M. Vidaillac, l’automatisation complète de l’usine aura pour avantage secondaire d’utiliser des applications mobiles pour fournir des informations plus pertinentes directement sur les téléphones cellulaires des opérateurs de l’usine.

Où allons-nous: modélisation des processus et l'intelligence artificielle

Une fois que les usines d’asphalte seront entièrement automatisées, les opérateurs commenceront à recourir de plus en plus à l’analyse pour établir et répondre aux indicateurs clés de performance. « Les analyses peuvent fournir aux exploitants des informations qui n’étaient pas facilement observables auparavant », dit-il.

M. Vidaillac dit qu’il s’attend également à voir les usines commencer, à ce qu’il appelle la modélisation des processus industriels.

« Nous modélisons le processus et l’ordinateur sait à quoi s’attendre, il a un modèle mathématique complet de l’usine», dit-il. Les entrées des capteurs dans toute l’usine sont comparées aux sorties du modèle et tout écart par rapport à la façon dont l’usine devrait fonctionner selon le modèle déclenchera une alarme aux opérateurs.

À partir de là, les opérateurs de l’usine peuvent choisir de faire confiance aux capteurs, au modèle ou de le modifier grâce à l’apprentissage machine.

Après que les opérateurs auront mis en œuvre la modélisation des usines, l’intelligence artificielle ne sera pas très loin. Vidaillac s’attend à ce que les solutions d’intelligence artificielle utilisent les commandes d’automatisation industrielle existantes pour apprendre par l’expérience de l’usine et apporter des changements afin d’améliorer ses performances.